MICs™ : la fin des recettes !

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Il est évident que nous baignons dans le monde des MICs™ (Mutations, Incertitudes, Complexités) depuis très longtemps.

Il suffit de prendre le temps de lire le Yi Jing (Livre des mutations rédigé entre 1000 et 700 AVJC) le Tao Te King (rédigé en 600 AVJC), les Fragments d’Héraclite d’Ephèse (500 AVJC) pour prendre conscience que les changements, les oppositions, l’imprévisibilité de l’univers ont fait partie des préoccupations de certains.

Certes, la (très grande) majorité des humains a toujours préféré (et préfèrent d’ailleurs toujours) faire comme si… Comme si rien ne bougeait, comme si tout (ou presque) pouvait se prévoir, s’anticiper, se prédire, comme si tout pouvait également se comprendre, se rationaliser, se modéliser…

Cette volonté de figer, de fixer, de réduire répond à des peurs profondes : ne pas savoir comment faire, ne pas être sûr d’être à la hauteur, être dépassé par les événements et les humains… Peur finale ? Sa propre disparition en tant qu’individu ; autrement dit… Peur fondamentale et viscérale de la Mort…

Tout ceci aurait pu conduire l’humanité sur des chemins heureux : vivre en tentant d’oublier sa mortalité aurait du nous rendre heureux et légers. Il n’en fut rien, car ce n’est pas en séparant la Vie de sa fin que l’on peut être heureux, voire même que l’on peut vivre, tout simplement.

Survivre dans les illusions et les idées fausses ne conduit nulle part, si ce n’est dans des impasses fatales.

Or nos temps modernes (ou post modernes, voire ultra modernes comme disent les philosophes à présent) nous forcent à accepter la Vie dans sa pleine Fulgurance, dans toutes ses expressions, dans sa grande et formidable prodigalité (et également dans son immense dureté, voire immoralité). Pourquoi ? Parce que, depuis Lao tseu ou Héraclite d’Ephèse, ce qui a changé, c’est la quantité d’informations disponibles pour un être humain ainsi que sa vitesse de propagation vertigineuse !

Autrement dit, même si nous ne VOULONS PAS voir les changements, les mutations, les événements imprévisibles, nous y sommes contraints par les réseaux d’informations qui nous déversent les « nouvelles » sans cesse, encore et encore.

Il faut se faire à cette idée (millénaire) : l’univers n’a pas été conçu pour l’humanité. Ce qui n’empêche que nous y avons (peut-être) une place. Par contre, cette place, individuelle ou collective est à construire, à affirmer ; elle n’est pas (et n’a jamais été) donnée…

Alors, comment vivre au quotidien dans les MICs™ ? Comment agir efficacement dans des contextes où tout bouge ? Comment composer avec les incertitudes du quotidien ?

Eh bien, la bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de recettes. Autrement dit, tous les ouvrages vous affirmant « les sept clefs de la réussite », « les 4 points cardinaux du bonheur », « la Voie ultime du bonheur », etc… ne sont que des illusions (même si elles nourrissent fort bien leurs auteurs).

« Voilà - maintenant mon chemin ; - où est le vôtre? »; à ceux qui me demandaient « le chemin » ainsi ai –je répondu. Car le chemin - cela n’existe pas!

Cette réplique, cinglante et exigeante posée par Friedrich Nietzsche dans « Ainsi parlait Zarathoustra » définit bien l’exigence qui nous est lancée par les MICs™ :

  • Changer notre vision des choses, nos paradigmes, c’est à dire une façon de penser
  •  Sortir du stéréotype : « un problème, une solution », « une question, une réponse »

 Face aux MICs™, l’intelligence, la créativité, la curiosité et les adaptations sont aux commandes :

  •  Sortir des solutions uniques
  •  Quitter les solutions simplistes
  •  Mettre de la souplesse dans les actions
  • Articuler ses pensées et ses principes avec une logique pragmatique

Avouez que l’univers qui nous entoure est formidable, car il nous permet de trouver les ressources pour (bien) vivre en son sein. Mais pour cela il faut oser. Oser se dire que la fin des choses n’est pas (forcément et nécessairement) une mauvaise chose. Oser se laisser porter par ce qui nous dépasse (de ce point de vue, pratiquer (un peu) le surf peut être une bonne leçon de vie). Oser laisser advenir les choses et les personnes. Oser se perdre et retrouver son chemin (ou pas). Oser gagner en profondeur alors que monte la superficialité. Oser se faire confiance finalement ; car les monde des MICs™ nous permet de sentir et de réaliser qu’il nous suffit de peu pour nous épanouir en son sein : un peu d’estime de soi et de confiance en soi (humblement mais avec ambition). La plus grande marque de confiance en soi étant de commencer par assumer nos travers, nos défauts et nos faiblesses ; car tout cela est assez relatif, selon les conventions, les époques, les circonstances.

En un mot comme en mille, le monde n’a pas changé, mais notre perception s’est modifiée. Il importe à présent de ne pas suivre (forcément et aveuglément) les « bonnes vieilles recettes » du « bon vieux temps » (qui n’a jamais existé que dans une reconstruction nostalgique et illusoire de notre histoire). Il importe également, dans les monde des MICs™ de sortir des mensonges du neo management qui nous fait croire que le changement s’opère sans perte, sans effort, sans émotion, et d’intégrer que tout changement prend et apporte quelque chose ; que tout changement nous met à l’épreuve (c'est-à-dire teste notre solidité, notre résistance, notre énergie, nos convictions, etc..) de savoir si nous serons à la hauteur de ce qui arrive. Ce qui ne signifie pas (nécessairement) qu’il faille valider (automatiquement) tous les changements, mais cela signifie également qu’il ne faut pas (nécessairement) les refuser (tous) !

Avouez qu’il est grisant de sentir que nous avons laissé le monde s’offrir à nous, s’ouvrir à nous d’une manière (quasi) infinie !

Sentez comme il est agréable de profiter de cet espace qui s’est libéré, et que plus personne ne peut refermer (pour le meilleur et pour le pire, et surement les deux d’ailleurs) !

Sentez comme il est bon d’avoir tout à penser, à vivre, à ressentir et à réaliser !

Il n’y a plus grand chose de sûr ; mais y a t-il déjà eu quelque chose de sûr, de solide, de certain (au-delà de nos illusions)? Mais il reste (peut-être) un point de touche : AU DIABLE LES RECETTES et les REPONSES TOUTES FAITES !

Sophie Girard & Jean-Olivier Allègre 

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