Parrhèsia : l’humain au cœur

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Il y a 20 ans, le 1er juin 2002, je lançais l’aventure impossible de PARRHESIA. Un philosophe qui crée son agence de conseil et de formation en management, quelle folie, non ?

2022, pari réussi et durable : permettre aux entreprises, aux managers et aux dirigeants de trouver d’abord des réponses concrètes aux situations humaines et managériales, de trouver également des outils, des techniques de management et de communication, comprendre l’importance des postures et des valeurs incarnées comme porteuses de signification et de cohésion; mais surtout, profiter de cette « touche spéciale » de PARRHESIA : le pas de côté de la philosophie : l’élévation et la profondeur à la fois; non pas du blabla de jargons de philosophant, mais se poser des questions sur la signification du management, de la relation humaine, en étant très concret et à la hauteur de chacun.

Ces 20 années m’ont conforté dans la conviction que toute personne peut accéder à la philosophie quand celui qui l’accompagne se donne le temps de la comprendre et de s’adresser à elle comme un être humain en capacité de progresser, de grandir, et pas comme un « élève » ou un « apprenant » dont on méprise l’ignorance…

Merci à tous les dirigeantes et les dirigeants qui nous ont fait confiance, et qui ont accepté notre PARRHESIA, cette parole franche qui dit le réel comme il apparaît sans jeux politiques et sans mensonges.

Merci à tous les managers rencontrés pendant ces 20 années et qui, par leurs interrogations, leurs expériences et leurs échanges nous ont fait progresser et continuent de nous faire progresser dans notre métier, dans notre mission et dans notre humanité.

Merci à tous les participants non managers pour la confiance qu’ils nous ont donnée et, là encore pour la richesse des échanges  et de leurs expériences.

Merci à Sophie Girard, mon associée qui m’a rejoint en 2003, avec qui j’avais travaillée auparavant pendant 4 ans dans une autre structure, et dont la qualité de notre relation d’associés est juste une pure merveille tant elle se fait dans la Vérité, le partage et la franchise.

 

Je vous propose, dans cet article un peu spécial de vous parler de vous en parlant de nous…

 

En effet, Nous avons fait le pari, de placer l’humain au coeur de tout ce qu’est PARRHESIA. Ces mots ne sont pas vains, car ils sont une exigence du quotidien, un engagement sans faille de notre part, et, surtout, fondamentalement, le sens de notre Mission. Notre coeur d’intervention, quelle que soit la situation, c’est l’humain, c’est-à-dire chacune des personnes que nous rencontrons et que nous abordons, précisément comme une personne à part entière et non comme un « objet de formation ou de conseil »…

 

 

L’HUMAIN : UNE OBSESSION PORTEUSE DE SIGNIFICATION ET DE RICHESSE

 

Heidegger a écrit : « tout philosophe, si grand soit-il n’est le philosophe que d’une seule question ». Une question, qu’il travaillera, comme un agriculteur et labourant son champ et creusant son sillon de plus en plus profondément…

 

Pour moi, cette question unique, cette seule question qui a fondé ma vie réelle et philosophique, est simple : « qu’est ce qu’un être humain ? Comment devient-on réellement et pleinement un humain? Comment réalise t-on son humanité? » Cette question s’est posée dans des circonstances qui n’ont pas ici à être dévoilées; mais l’orientation profonde et continue sur l’humanité de chaque être humain n’a jamais déviée. Jamais...

 

Toutes mes lectures philosophiques ont été orientées dans ce sillon. Ma première dissertation de philosophie était la question suivante : à quoi sert la philosophie ? Et, tant d’années plus tard je me souviens de la conclusion et de la dernière phrase comme si c’était hier : la philosophie ne sert à rien si ce n’est d’être humain… ce qui signifiait, avec cette ironie qui m’est si chère et présente en moi comme une marque de fabrique, que la philosophie est essentielle à tout être humain qui souhaite devenir réellement humain… c’est ce chemin que Nietzsche a ouvert, que mon professeur de philosophie de Lycée, Gérard Crut a révélé, développé et magnifié… Puis Héraclite d’Ephèse, et surtout Marcel Conche… qui lui aussi a écrit cela : il ne comprenait même pas, comment un être humain ne pouvait pas être philosophe, puisque, n’étant pas philosophe, il passait à côté de son essence au monde : être humain et pensant le monde et les hommes. Lui, le fils de paysan de Corrèze s’était posé cette question dans les champs, comme les grands penseurs Grecs de l’Antiquité, dès les Présocratiques qui regardaient le cosmos et se demandait certes comment l’univers fonctionnait, mais surtout qu’est-ce que pouvait bien signifier le fait d’être un homme dans ce Cosmos…

 

 

UNE QUÊTE SPIRITUELLE PORTEUSE DE CONCRET

 

Toute ma vie n’est que quête spirituelle, bien au-delà de la philosophie, précisément parce que la seule question qui compte pour moi est effectivement : comment puis-je être humain et comment accompagner les personnes que je rencontre à développer cette humanité ? Avec mes modestes moyens et apports, c’est-à-dire en ayant conscience de mes limites.

C’est cette question qui oriente ma vie, mon existence et mes rapports aux autres.

C’est cette question qui donne une consistance à mon existence.

Je ne prétends pas être philosophe ni même un penseur.

Je sais juste que le chemin de réalisation de mon humanité, et de celle des autres passent par la pensée, la philosophie et l’esprit, c’est-à-dire par une capacité à se penser, à penser le monde, les autres, et se penser dans cet univers pour croître en humanité. Tout le reste est superflu et temps perdu car inessentiel au sens le plus profond de ce terme…

 

Cette orientation de vie, comme l’écrivait Marcel Conche rend le philosophe, le penseur, différent, précisément, et nous le savons depuis l’aube de l’humanité, les humains se moquent pas mal de devenir des être humains…

Cette orientation de vie appelle la moquerie, l’éloignement, l’incompréhension, voire le rejet, la violence; nous ne le savons que trop bien depuis la mise à mort de Socrate par ce qui fut un modèle de démocratie.

Le philosophe dérange de par sa seule existence, car il perturbe les autres qui ne veulent pas se poser certaines questions, mais désirent rester superficiels, qui ne veulent parfois, pas voir la richesse et la densité du monde pour rester dans des visées très utilitaristes. Comme le disait Diogène de Sinope, le philosophe de l’école cynique de la Grèce Antique à Platon : « À quoi donc peut bien nous servir un philosophe qui n’a jamais dérangé personne ? ». Socrate sera l’un des premiers philosophes à faire l’expérience du rejet du philosophe, puisqu’il fut condamné à mort par Athènes qui était alors un modèle de vie civique et démocratique…

 

 

PARRHESIA : UN ACTE PHILOSOPHIQUE POUR DIRIGEANTS, MANAGERS ET SALARIÉS

 

Parrhèsia n’est pas une entreprise, c’est une oeuvre philosophique. Un acte philosophique précisément dans le sens de réaliser un projet qui est de tenter, d’essayer, de permettre à chaque humain rencontré dans une formation ou une séance de conseil de repartir avec un petit peu plus dans son humanité. C’est un pari insensé, démesuré, mais c’est le seul qui vaille à mes yeux…

Cette démarche, de faire de chaque jour, d’essayer de faire de jour passé un pas vers son humanité est le centre de mon existence, car c’est l’essentiel. Le reste est tellement superflu…

Parrhèsia, dans cette quête de l'humain au coeur est également une orientation originelle : faire face au nihilisme de notre société. Le nihilisme, cette envie de rien (nihilisme passif), mais aussi et surtout cette envie du Rien (nihilisme actif selon le regard lucide de Nietzsche). Permettre à l'humain d'Être, suppose, précisément, un refus clair et sans concession du nihilisme (hélas pourtant si présent dans nombre d'entreprises).

 

 

PARRHESIA : UNE AGENCE UNIQUE

 

PARRHESIA, c’est une pratique du DON : en cela, Sophie et moi, avec des caractères, des vécus et des approches différentes, sommes totalement en phase. Nous allons toujours, chaque jour, dans chaque prestation, dans chaque intervention, dans chaque rendez-vous, au-delà de ce que nos interlocuteurs attendent. Non seulement un supplément d’âme, mais un Don systématique de temps, d’énergie, de patience, etc…

 

PARRHESIA, c’est une pratique du FRANC-PARLER :  dire ce qui nous apparaît tel que cela nous apparaît sans chercher à flatter nos interlocuteurs (notamment dirigeants). Discours de vérité non pour humilier, mais pour élever en accompagnant, pour progresser ensemble, tous ensemble…

 

PARRHESIA c’est une pratique du SERVICE : s’abaisser pour élever; c’est-à-dire se mettre non seulement au niveau de tous nos interlocuteurs, mais les respecter, chacun dans qui ils sont, sans jamais nous prétendre ou nous croire « supérieur ». SERVIR n’est pas un avilissement, un reniement : c’est servir ensemble quelque chose de plus grand que nous… C'est précisément pour cela que nous sommes dans le SERVICE et dans la LOYAUTÉ; la PARRHESIA est, pour nous, cette exigence ultime du SERVICE de la VÉRITÉ.

 

 

En conclusion

 

Je terminerai ce billet « spécial » par une citation d’un auteur inconnu que je trouve remarquable et d’une grande inspiration :

« Aimer, c’est vivre pour que l’autre vive, pour qu’il puisse se chercher, se trouver, se dire ; pour qu’il se sente le droit d’exister et le devoir de s’épanouir. Aimer, c’est faire exister l’autre, les autres, à perte de vue, à perte de vie, malgré nos limites, nos travers, nos faiblesses…. »

 

Encore merci à toutes et à tous pour ces 20 années passées ensemble. Sophie se joint à moi dans ce moment fort pour nous pour vous souhaiter à chacun tout le meilleur pour la suite dans la spécificité de qui vous êtes.

 

Jean-Olivier ALLEGRE

Parrhèsia

 

Tags
Management, don, service, Parrhèsia, humain, humanité
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