Comment manager les nouvelles mentalités au travail ?

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Si vous ne le faites pas maintenant, alors quand ?... Défi 4/5 

 

COMMENT MANAGER LES NOUVELLES MENTALITÉS AU TRAVAIL ?

 

La question des "nouvelles mentalités au travail" se pose bien avant covid-19, son confinement, son télétravail de fait et le "management à distance".

Si, comme nous l'avons évoqué dans notre article initial qui a lancé cette "Odyssée managériale" (Ensemble, nous avons tant accompli!) la société a vécu une fracture entre la société du "Devoir" et celle du "Plaisir", alors les entreprises n'ont pas un train de retard dans les évolutions sociétales et leur prise en compte, mais une bonne cinquantaine!

À partir du moment où le Travail n'est non seulement plus une "valeur" porteuse (les "startuppers" ne veulent pas "travailler" mais "gagner le maximum d'argent en un minimum de temps en développant une idée et en faisant racheter leur start-up par une grosse société") mais surtout plus une référence de vie, la relation à l'entreprise n'est évidemment plus la même que les générations qui plaçaient le Travail au centre de leur existence et conditionnait tout le reste autour de lui (famille, projets, etc…). Comment les entreprises ont-elles pu passer à travers une rupture sociétale comme celle-ci ? Facile… "L'entreprise ne pense pas!" (avions nous écrit en janvier 2017). Autrement dit, les entreprises n'ont que faire de ce qui se passe autour d'elle; elles se croient le centre du monde, et surtout, elles méprisent fondamentalement la pensée et la culture en y voyant des éléments qui n'apportent ni création de valeurs ni valeur ajoutée sur le marché (on ne pourrait dire, ici, à quel point elles frisent les "sommets incommensurables" de la bêtise…).

Bref, aujourd'hui qui peut nier l'envie farouche des salariés de rééquilibrer la vie professionnelle et la vie personnelle? Voire même qui affirment la primauté du personnel sur le professionnel. Forcément, la question de la motivation, de l'implication, de la fidélité n'est pas posée, elle est omniprésente! Et comment font les managers pour composer avec cette nouvelle donne? Ils font ce qu'ils peuvent, abandonner par leur entreprise, par les dirigeants et les services RH qui se réfugient derrière les inepties fumeuses des "générations" (X, Y, Z, puis comme le dictionnaire était fini : millenials, etc…)  et de leur cortège infinie de caractérisations creuses et de conseils aussi grotesques qu'inutiles…

Au-delà de ce rééquilibrage des vies et de replacement à un autre endroit du Travail et de l'Entreprise, a surgi dans les brumes de l'horizon infini du nihilisme la puérilité, l'immaturité et l'infantilisation généralisée. Il est inutile de revenir sur l'épisode français de gestion de covid-19 par une présidence paternaliste digne des pires exemples du XIXème siècle pour intégrer qu'une tendance "moderne et progressiste" de la "gouvernance" politique et en entreprise consiste dans le fait de considérer les salariés (ou les citoyens en politique) comme des enfants irresponsables…

Dans l'entreprise, cela se caractérise par l'inflation galopante des reportings, réunion de contrôle, des tableaux de chiffres plus absurdes et inutiles les uns que les autres, etc… Nous rappelons quand même, par exemple, qu'avant covid-19 certains managers qui avaient des personnes en télétravail leur demandaient de laisser la caméra de l'ordinateur allumé et de prévenir quand ils n'étaient pas devant… Les exemples de cette infantilisation généralisée (alors même que le marketing managérial et sa novlangue vantait la "responsabilité", le "respect", "l'autonomie" et autres valeurs "tendances"…) sont légions et pourraient remplir ad infinitum notre article…

Mais à force de semer, on finit par récolter… Et la récolte de l'alternance du paternalo-directif et du materno-assistanat a conduit à créer… des êtres immatures… CQFD! La boucle est bouclée! La boucle de l'autojustification est bouclée… à force de traiter les salariés comme des enfants irresponsables, certains le sont (vraiment) devenus… La question, il est vrai, dépasse largement le cadre de l'entreprise et de son management, puisque, là aussi le phénomène est sociétal et a pris "racines" si nous osions le dire ainsi depuis la fin des années 60 et le début des années 1970. Toute une génération de parents a laissé tomber l'éducation, la transmission et l'exigence vis-à-vis des enfants pour les couvrir d'Amour et de Bienfaits, répondant à des demandes avant qu'elles ne soient exprimées, transformant des enfants en rois, puis en tyrans, puis, comme nous les avons appelés (phase terminale de l'infantilisation) des Narcisses Immatures™. Ces êtres égoïstes et égocentriques réclament que le monde soit à eux et que tout ce qui existe dans le monde soit à leur service, que tout soit "gratuit" et "sans effort", et surtout que  les adules dans leur régression puérile, s'extasient de leurs caprices et de leurs colères, voire même les applaudissent quand ces mêmes enfants qui n'ont jamais ni rien fait de leur existence ni eu la moindre responsabilité, les dénigrent (les parents) et leurs crient leur honte d'eux et leur fasse porter tous les malheurs dont ils seraient victimes… Car nos Narcisses Immatures™, sont des as de la victimologie : nihilistes et paresseux ils sont sempiternellement des "victimes innocentes d'un monde pervers et cruel"… 

Bref, les Narcisses Immatures™ ont envahi la société dans les années 90 de leur puérilité et de leurs revendications sans fin de droits (oublieux de la notion de devoir et de réciprocité); ils voulaient tout, tout de suite, sans effort. Pourquoi ? Parce que, comme le dit si bien la publicité "ils le valent bien"  et qu'il faut les prendre "comme ils sont" (la réciproque n'est pas vraie; car s'ils réclament tolérance et bienveillance, ils sont les premiers arrogants, agressifs et méprisants).

Et, bien sûr, ils sont arrivés en entreprise… Petits barbares relationnels et rois du caprice et du fun, ils ont voulu des entreprises et du "travail" fun et "super bien rémunéré" mais "pas trop prenant quand même", car leur "vraie vie est ailleurs"… Les entreprises ont raté le virage… surtout quand les Narcisses Immatures™ ont été promus "managers"… car là… les vrais problèmes ont pris une ampleur inédite…

Mais, des Narcisses Immatures™, cela se crée… mais cela se manage aussi; par contre… sans les bonnes approches… sans les bonnes techniques… "good luck my friends!" comme disait John Wayne…

 

Sophie Girard & Jean-Olivier Allègre

Tags
nouvelles mentalités, Narcisses Immatures

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