Bref, si j’ai bien tout lu sur la « génération Y »
Comme bien souvent dans le monde et les modes du management, il faut se tourner vers les Etats-Unis pour trouver des concepts soit disant « innovants ». La célèbre « Génération Y » en est un fameux (à défaut d’être bon) exemple !
Elle fait aujourd’hui fureur dans les cercles fermés des théoriciens des RH et du management. Qu’en dire ? Pas grand-chose… Et pour faire bref
Elle concerne les personnes nées depuis la fin des années 1980 jusqu’au milieu des années 1990.
Elle donnerait une génération sans valeur, sans fidélité, technologiquement connectée nourrie d’informatique et de jeux vidéos, et qui adorerait vivre dans l’incertitude et l’ambigüité…
Et comme nous sommes dans les concepts anglo-saxons, la « Y generation » serait aussi la « why generation » (la « génération qui demande sans cesse « pourquoi ? » Bref, elle aurait besoin de sens…
Arrêtons là le déroulé des inepties…
Cette génération Y serait « perdue » mais pas complètement (nous voilà rassurés !) Et surtout elle adviendrait dans la généalogie de la décadence après une génération en or (génération qui a fait la seconde guerre mondiale) et la génération X (baby boomers).
Dans les diatribes de la « pensée de la génération Y », les autres générations sont bourrées de qualités et de grandeurs, et la génération Y apparaît comme un élément « dévalué »…
Diantre ! Le concept de la génération Y finit par ressembler à ce qu’il est : un simplisme confronté à une réelle problématique infiniment plus complexe et qui la dépasse totalement ! En effet, nous revoilà dans ce que les Anciens de l’Antiquité appelait la mythologie des 3 Ages : les Hommes d’Or, les Hommes d’Argent et les Hommes de Bronze, qui fut le début de la pensée de la décadence… La logique en est assez simple et rappellera sans nul doute les fondements cachés de la pensée simpliste de la génération Y : Au début de l’Histoire de l’Humanité furent des Humains grands, spirituels, parés de toutes les qualités, puis vinrent à leur suite des Humains dotés de moins d’atouts, pour finir avec un Age de décadence : les Hommes de Bronze qui ne possédaient plus aucune qualité de leurs glorieux ancêtres… Vous l’aurez compris, cette parabole des 3 Ages de l’Humanité met en avant une pensée récurrente (depuis l’Antiquité Grecque, c’est dire) que chaque génération depuis la nuit des temps de l’humanité trouve que celle qui prend la suite est « moins bien »…
Une fois mis à jour les fondements cachés de la pensée de la génération Y, reste à dévoiler aussi (pour aller au bout de notre réflexion), le simplisme de son fonctionnement…
Après tout ! Pourquoi pas une décadence généralisée ? Mais, et c’est la question à laquelle ne répond jamais le simplisme de la génération Y : Comment en est-on arrivé là ??!! Si, bien sûr… Il y a UNE réponse des tenants de la génération Y (une seule, ne la manquez pas…) : LA TECHNOLOGIE !
Ô Révélation des Révélations, voici donc le Mystère de la génération Y dévoilé aux petits esprits que nous sommes… Comme dirait mon voisin de palier « ben voilà, c’est pas compliqué ! Tout s’explique ! » Autrement dit, la génération Y est née avec un ordinateur, une console de jeux et un téléphone portable (smartphone maintenant) et ceci explique cela. Point final!
Génération Spontanée, alors ? E XA CTE MENT ! répondent en chœur les thuriféraires de la « Y Generation »…
Ainsi donc :
Un SEUL élément explique la globalité de ce concept ?
Aucun lien de cause à effet entre les générations passées et celle-ci ?
Pas de liens avec l’Histoire ?
Pas de rapports avec l’évolution de la relation humaine ?
Aucune relation avec les évolutions des pratiques économiques ?
Nulle liaison avec l’évolution des structures familiales et des modes de vie ?
Etc…
La pensée de la « génération Y » n’en est pas une… Coquille vide et creuse qui pressent une thématique réelle et propose une « solution » (je dirais même une dissolution) dont le simplisme renvoie à sa propre nullité.
Pour terminer ce « Bref, si j’ai bien tout lu sur la génération Y », nous ouvrirons une réflexion sérieuse sur la problématique d’une génération différente, avec des aspirations marquées, des doutes et des angoisses chevillées à son existence, mais aussi, soyons clairs, avec des côtés détestables (mais toute génération n’en a-t-elle pas ?) en parlant, pour notre part de « Narcisses Immatures™ ».
Notre approche sur les « Narcisses Immatures™ » ne se veut pas simpliste face à une thématique complexe : elle s’ancre dans des observations et sur des analyses menées sur plus d’un dizaine d’années et enrichies par les réflexions d’auteurs marquants (Alain Ehrenberg, Boris Cyrulnik, Edgar Morin, Gilles Lipovetsky, Robert Redeker et bien d’autres).
La logique de nos prochains billets sera de repositionner une approche sérieuse, approfondie et argumentée (ce qui ne l’empêchera pas d’être drôle) sur les Narcisses Immatures™ et le management en entreprise à l’heure actuelle.
Alors à bientôt sur notre blog pour la suite de cette thématique et l’oubli de ce concept fallacieux de « génération Y »
Jean-Olivier ALLEGRE
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